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SDFrance
5 avril 2009

A. Des freins de natures diverses

Aujourd'hui, se présentent diverses espèces de freins à la lutte contre le problème des sans-abris. La France comporte notamment des freins venant directement des centres de décisions, donc du gouvernement, pour des raisons soit administratives, soit sociales. Parmi les freins présentés dans les documents suivants, on retrouve des freins aux projets (développés dans la première partie du dossier) tels que celui de Nicolas Sarkozy ou aux propositions telles que celle faite par Christine Boutin. Ces objectifs fixés par des acteurs politiques ont été freinés. De plus, les associations ont aussi des problèmes en ce qui concerne l'aboutissement de leurs projets.

Document 1 : « Le projet abandonné de Christine Boutin »

Mercredi, Christine Boutin proposait de contraindre les sans-abris à accepter un hébergement dans les centres prévus à cet effet. Finalement, le projet a été abandonné. François Fillon a déclaré hier qu’il était hors de question que les services publics contraignent les SDF, même si leur rôle est de faire le maximum pour les convaincre. Le débat semble donc clos. Cependant, il aura eu le mérite de soulever de nouvelles questions quant au statut des SDF. 

Selon la ministre du Logement, on compte 100 000 personnes sans logis, et l’on dispose de 99 600 places dans les centres d’hébergement. Il y aurait donc des solutions concrètes visant à la protection des sans-abris. Or, et voici tout l’enjeu de ce problème, beaucoup de SDF refuseraient de les rejoindre. En effet, selon la « mission bois de Vincennes » réalisée mercredi, sur les 100 personnes rencontrées, seules trois ont accepté une solution d’hébergement.

Commentaire: Ce document, un extrait d’un article de francesoir.fr (28 novembre 2008), expose les raisons pour lesquelles Francois Fillon a refusé que l’hébergement des SDF soit une obligation du service public. Ce projet avait été élaboré le 26 novembre 2008 par Christine Boutin, Ministre du Logement, mais a finalement été abandonné.

Avis personnel : Il est de notre avis que Christine Boutin avait raison de mettre en avant ce projet, car de plus en plus de sans-abris meurent dans les rues à cause du froid ou des conditions d’hygiène extrêmement précaires. La décision de M. Fillon ne parait pas très humaine : il aurait peut-être été souhaitable qu’il se penche davantage sur les nombreux cas de décès. Cependant, il est vrai que le fait de rendre l’hébergement obligatoire pour les SDF peut atteindre à leur liberté. Si l’on devait ne s’en tenir qu’aux chiffres désastreux des décès des rues, la décision du premier ministre serait discutable. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, il serait nécessaire de pousser les sans-abris à se laisser prendre en main.

DOCUMENT 2 : Nicolas Sarkozy et le projet « zéro SDF »

Sarkopromesse n°4 : objectif zéro SDF en 2008

Ainsi, fin 2006, le candidat Sarkozy promettait qu'en 2008, plus personne ne mourrait de froid dans la rue. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est raté.


«D'ici à deux ans»
: on y est. Et rien n'a changé. Le 26 novembre dernier, après un mois qui a vu cinq sans-abri mourir dans la rue, la ministre du Logement demandait une étude sur l'opportunité d'obliger les sans-abri à rejoindre les centres d'hébergement d'urgence en cas de grand froid (température inférieure à moins six degrés). Le tollé provoqué par cette annonce a permis à Nicolas Sarkozy de faire mine de s'occuper activement du problème, et surtout d'éviter qu'on lui demande des comptes sur ses promesses de 2006 : il a joué le rôle d'arbitre entre les ultra-humanitaires et les méga défenseurs des libertés individuelles. Ainsi déclarait-il le 28 novembre 2008 : «Je propose que cette personne-là, on lui donne à manger, on lui propose de la soigner, on lui permette de prendre une douche ou un bain, on lui montre la chambre ou le lit qu'on lui propose. Si elle n'en veut pas, elle s'en va, elle reprend la rue, c'est le respect de la dignité de la personne» de son «autonomie» et de sa «liberté».
En somme, ceux qui restent dans la rue l'ont bien choisi, puisqu'ils ont refusé tout ce qu'on leur propose! C'est ça, le prix de la liberté : mourir de froid dans la rue.

Commentaire : Cet extrait d’un article de la Marianne (14 Janvier 2009), rédigé par Bénédicte Charles parle du projet « Zéro SDF », envisagé par Nicolas Sarkozy, en 2006, lors de sa campagne électorale. Il avait promis que s’il était élu Président de la République, il ferait disparaitre le problème des SDF en France en deux ans. En 2008, on constate que cet objectif n’a pas été atteint, d’où la phrase « Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est raté. ». La seule fois où il s’est concentré sur le problème des mal-logés, Christine Boutin s’est chargé de l’affaire en présentant de nouvelles conditions pour remédier au problème.

Avis personnel : On sent une véritable volonté de la part de Christine Boutin quand il s’agit des SDF. En revanche, Nicolas Sarkozy n’accorde pas sa priorité à ce dossier, d’où, probablement, l’échec de sa promesse. En tant que Président de la République, nous attendions un changement profond mais on peut constater, au court son mandat, même si toujours en cours, que sa promesse est, pour le moment, totalement ignorée. Les deux ans sont écoulés et la population française, et surtout les sans-abri, attendent un geste de la part du président.


Document 3 : L’Etat freine l’association DAL.

"L’association Droit au Logement (DAL) vient d’être condamnée à verser une amende de 12 000 euros pour avoir installé des tentes sur la voie publique dans le cadre de son opération pour les mal logés, rue de la Banque à Paris, l’an dernier. Cette décision provoque de vives réactions dans le milieu associatif."

Commentaire : Ce document, extrait d’un article de l'institut Montaigne et rédigé par Philipe Maniere le 26 novembre 2008 traite de la condamnation du DAL. D’après cet article, l’Etat aurait versé une amende à l’association DAL ( droit au logement) car elle aurait installé des tentes sans faire attention aux consequences qu’il y aurait sur la voie publique. On y trouve aussi un tableau donnant les réactions des Français : 63% pensent que la condamnation du DAL a été une bonne décision.

Avis personnel : Il est de notre avis que le fait d'avoir sanctionné cette association n'est ni une bonne idée, ni une mauvaise idee. Il nous semble assez évident que le DAL aurait du être plus attentif à l’emplacement des tentes, afin de ne pas déranger les usagers de ces trottoirs. En revanche, compte tenu de la rigueur du climat, cet hiver en particulier,  elle n’avait peut-etre pas d’autres choix. La question est donc de savoir si le gouvernement a le droit d’imposer une amende dans de telles circonstances.

Image issue de http://photine.blog.lemonde.fr


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